De plus en plus d’équipages doubles sur la Rolex Fastnet Race

Le Cherbourgeois Alexis Loison et Jean Pierre Kelbert sur le JPK 10.30 Léon, de retour cette année pour défendre leur titre en double. Carlo Borlenghi/ROLEX
Le Cherbourgeois Alexis Loison et Jean Pierre Kelbert sur le JPK 10.30 Léon, de retour cette année pour défendre leur titre en double. Carlo Borlenghi/ROLEX

La course au large en double est de plus en plus populaire. Entre 2009 et 2019, le nombre de duos a presque doublé sur la Rolex Fastnet Race mais cette nouvelle édition marque un nouveau tournant avec 89 bateaux engagés contre 64 il y a seulement deux ans. Les Français, spécialistes de l’équipage réduit jouent aux avant-postes mais la concurrence internationale n’a jamais été aussi forte.

Sur le long terme, cette tendance s’explique par plusieurs facteurs. Il y notamment la difficulté des coureurs à maintenir un équipage complet alors, dans le même temps, les bateaux progressent et nécessitent moins de bras pour être manœuvrés. D’abord marginale, cette pratique est de mieux en mieux acceptée et les marins sont attirés par l’engagement maximum que requière une telle épreuve.

L’année 2020 et le contexte sanitaire ont encore accéléré cette tendance puisque la pratique en équipage réduit a été la première a être autorisée par le Royal Ocean Racing Club l’année dernière. Ce sont donc les équipages doubles qui ont cumulé le plus d’heures en mer au cours de la saison. Mais l’impulsion la plus significative est venue de l’olympisme avec l’introduction de la course au large en double pour Paris 2024.

Avec des événements comme la Route du Rhum et le Vendée Globe et des classes comme le Figaro, la Class40 et l'IMOCA, la France est une nation à part dans le monde de la course au large en équipage réduit. Pourtant, sur le Fastnet, c’est dans la classe des IRC Two Handed que les Bleus rencontrent le plus de concurrence. En 2019 seulement 5 Français figuraient dans le top 10 de cette classe alors qu’on en comptait 8 en IRC Four et 7 en IRC Three. Cela s’explique sans doute par le fait que les meilleurs marins français privilégient les classes professionnelles que sont les Ultims, IMOCA et Class 40, au détriment de l’IRC.

Alexis Loison, vainqueur de la Fastnet Challenge Cup 2013, courra à nouveau en double avec Jean-Pierre Kelbert sur JPK 10.30 Léon - Paul Wyeth/RORCAlexis Loison, vainqueur de la Fastnet Challenge Cup 2013, courra à nouveau en double avec Jean-Pierre Kelbert sur JPK 10.30 Léon - Paul Wyeth/RORC

Alexis Loison, basé à Cherbourg, a terminé pas moins de six fois dans le top 10 de La Solitaire du Figaro, ce qui fait de lui l'un des meilleurs navigateurs au large au monde. Avec son père, Pascal, ils sont entrés dans l’histoire en remportant pour la première fois la course en double, devant les équipages complets ! Alexis détient ainsi le nombre de victoires dans la classe IRC en double. Il l’a remporté trois fois avec son père, Pascal, et s’est imposé sur la dernière édition aux côtés de Jean-Pierre Kelbert.

« J'adore la Rolex Fastnet Race, c'est un événement à part », déclare Loison. « J'y ai participé cinq fois et j'ai gagné [ma classe] à quatre reprises et le classement général une fois. J'essaie de conserver mon record de victoire dans la catégorie des doubles !

« J'adore ce genre de course où les professionnels sont sur le même parcours que les amateurs. Je préfère faire cette course en double avec un bateau IRC [plutôt que le Figaro]. Cette année est particulière car elle se terminera dans ma ville natale de Cherbourg, ce qui est une bonne nouvelle pour moi. »

JPK et Loison reviennent accompagnés de trois autres JPK 10.30 français. Deux d'entre eux - Mary 3 de François Moriceau et Mécanique Expertises de Gérard Quenot - ont terminé juste à côté du top 10 de la série Manche-Atlantique de l'UNCL en 2020, tandis que Very Good Trip - Septieme Ciel d'Yves Paul Robert a terminé quatrième en IRC double lors de la dernière Rolex Fastnet Race.

Le duo Henry Bomby et Shirley Robertson est engagé en Sun Fast 3 300 © Tim Butt/Vertigo FilmsLe duo Henry Bomby et Shirley Robertson est engagé en Sun Fast 3 300 © Tim Butt/Vertigo Films

Lors de la dernière édition, la domination française a été freinée par les Britanniques Henry Bomby et Hannah Diamond qui ont pris la deuxième place. Cette fois ci, Bomby sera accompagné de Shirley Robertson. Peu connue en France, Shirley est une star en Grand Bretagne puisqu’elle a remporté deux fois les Jeux Olympiques avant de devenir une présentatrice TV reconnue. Malgré son CV impressionnant, elle est une novice de la course au large puisqu’elle n’a débuté que l’année dernière.

« J’étais prête pour quelque chose de différent, mais similaire » explique Robertson. « J’étais un peu indécise quand à ce que je devais faire et où aller. Je suis impressionnée par Henry. Nous nous entendons bien et j’ai apprécié le bateau dès le départ. C’est un bateau rapide et, physiquement, je peux tout faire à bord. » Bien qu'elle soit une navigatrice accomplie, Robertson est retournée à l'école pour apprendre les règles essentielles de la navigation au large et un nouveau style de bateau. Heureusement, son co-skipper très accompli possède toutes les compétences nécessaires.

Le Royaume-Uni devance la France en nombre dans la classe IRC Double Handed, mais le plateau est international avec 12 nations représentées, dont les USA, Hong Kong et la Pologne. Les champions locaux Robin Verhoef et John van der Starre à bord de leur fidèle J/122e Ajeto sont de retour des Pays-Bas. Ils ont terminé deuxième de l'IRC à deux mains en 2017 et sur leur précédent J/111 J-Xcentric, ils ont été troisièmes en 2011. La flotte est également très éclectique avec la présence du 50 pieds Amokura, mis à l’eau en 1939 et parfaitement restauré par son propriétaire Paul Moxon.

Liste des inscrits en double / Liste complete des inscriptions

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