La Rolex Fastnet Race célèbre son centenaire avec un départ d’anthologie

Carlo Borlenghi / RORC

Une participation record, un plateau d’exception et des Français en force sur toutes les lignes de départ

La 51e édition de la Rolex Fastnet Race s’est élancée ce samedi depuis Cowes, sur l’île de Wight, dans des conditions idéales : un vent de sud-ouest modéré de 10 à 12 nœuds et un ciel chargé, typique du Solent. Ce départ marque une page d’histoire puisque cette édition commémore le centenaire de la toute première Fastnet Race, disputée en 1925 par seulement sept bateaux. En 2025, ce sont 444 équipages venus du monde entier qui ont pris le départ, un record absolu qui confirme la stature unique de cette course dans le monde de la course au large.

Paul Wyeth / RORC

Les multicoques lancent les hostilités : duel au sommet entre Argo et SVR Lazartigue

La flotte a été ouverte par les classes de multicoques, dont les impressionnants ULTIM et Ocean Fifty. Rapidement, une bataille s’est engagée entre le MOD70 Argo de l’Américain Jason Carroll et le trimaran SVR Lazartigue, mené par Tom Laperche et Franck Cammas, tenants du record de l’épreuve. Dans ces conditions de vent faible, les MOD 70 (Argo et Zoulou) sont plus rapides et dominent ce soir la flotte des multicoques.

Derrière eux, les trimarans Ocean Fifty français ont montré leur potentiel, avec Inter Invest (Matthieu Perraut) et Koesio (Erwan Le Roux) bien placés dès la sortie du Solent. Ces premiers bords laissent entrevoir une course très ouverte parmi les multicoques.

Paul Wyeth / RORC


IMOCA : Richomme, Bonafous et Mettraux dans le trio de tête

Les bateaux de la classe IMOCA, favoris du large en solitaire comme en équipage, ont pris un bon départ, notamment les équipes françaises. Elodie Bonafous (Association Petits Princes – Queguiner) pointait en deuxième position derrière Teamwork-Team SNEF, skippé par Justin Mettraux, tandis que Yoann Richomme, à bord de Paprec Arkéa, complétait le trio de tête. Habitué de la Fastnet (il y participe pour la 10e fois), Richomme s’est montré enthousiaste : « C’est une course mythique, un format simple, mais un parcours exigeant. Le départ devant Cowes est toujours spectaculaire. »

IRC Double : Léon dans le match dès les premières heures

Dans la très disputée catégorie IRC Two-Handed, qui rassemble des duos de haut niveau, les Français Jean-Pierre Kelbert et Alexis Loison sur Léon (JPK 1050) sont une nouvelle fois aux avant-postes. Huitièmes au passage de Hurst Narrows, ils ont déjà prouvé leur maîtrise sur ce format. « Ce sera une course très tactique, avec des vents faibles et beaucoup de transitions », expliquait Alexis Loison avant le départ. Favoris annoncés, ils restent prudents : ce n’est que leur troisième course à bord de cette nouvelle version de Léon.

Paul Wyeth / RORC


D’autres équipages français se distinguent dès le départ

Les performances tricolores sont nombreuses sur l’ensemble de la flotte. En IRC Three, Nicolas Dezuestre (Sun Fast 3600 Princesse Gotionude II) est bien positionné dans le peloton de tête. En Class40, Guillaume Pirouelle et Cédric Château sur Seafrigo-Sogestran signent un excellent début de course, parvenant à suivre le rythme des premiers IMOCA au large du Solent. Enfin, dans la prestigieuse Admiral’s Cup, Pierre Casiraghi et son Jolt 6 figurent dans le trio de tête de la classe 2 à la sortie du Solent.


Une météo incertaine, une course ouverte jusqu’à Cherbourg

Les prévisions annoncent une course variée et stratégique : un vent soutenu sur la première partie du parcours jusqu’à l’Irlande, puis des transitions plus complexes au retour vers Cherbourg-en-Cotentin, port d’arrivée de la Rolex Fastnet Race depuis 2021. Avec une flotte aussi dense et des conditions météo incertaines pour les jours à venir, les rebondissements ne manqueront pas. Les marins devront faire preuve d’anticipation et de sang-froid, notamment au passage du Fastnet Rock et dans la mer Celtique.