La cinquantième édition de la Rolex Fastnet Race, partira dans un peu moins de deux mois, le samedi 22 juillet, de Cowes à destination de Cherbourg-en-Cotentin en Normandie, via le rocher du Fastnet.
La Rolex Fastnet Race rassemble la plus grande flotte de course au large au monde sur un parcours de 600 milles devenu un classique. Le nombre de participants a régulièrement augmenté à chaque édition jusqu'en 2019 avec 388 voiliers, un record jusque-là. Mais cette année, pour sa 50e édition, les inscriptions se sont emballées, et ce sont aujourd’hui 494 voiliers qui sont inscrits, soit environ 3000 équipiers issus de 32 nations.
Le gotha mondial de la course au large est au rendez-vous
Comme d'habitude, la flotte de la Rolex Fastnet Race réunit le gotha de la course au large, où des marins amateurs côtoient les meilleurs professionnels du monde. Elle comprend les voiliers de course au large les plus rapides, les trimarans géants volants Ultim, 29 Imoca engagés dans la course à la qualification pour le prochain Vendée Globe, ainsi que les meilleurs bateaux de régate du monde, dont le 88 pieds Lucky (7m de tirant d’eau !) ou encore le Maxi 72 Notorious. Mais la plupart des inscrits concerne la flotte IRC qui court pour le trophée historique de la course, la Fastnet Challenge Cup. À l'heure actuelle, cette catégorie compte à elle seule plus de 400 participants, ce qui en fait l'une de la Rolex Fastnet Race la plus grandes courses jamais organisées en IRC au cours des 23 années d'existence de la règle commune au RORC et à l’UNCL.
Le maxi yawl de 73 pieds de Paddy et Keith Broughton, Kialoa II, a participé à un certain nombre de grandes courses classiques au large et ses propriétaires ne voulaient pas manquer les célébrations de la 50e Rolex Fastnet Race © ROLEX/Carlo Borlenghi
Venu par la mer d’Australie pour participer
Pour cette édition vraiment spéciale, les participants viennent du monde entier, mais les plus méritants sont sans conteste Paddy Broughton et son équipage sur le célèbre maxi yawl de 73 pieds Kialoa II. Entre les mains de son premier propriétaire Jim Kilroy, Kialoa II a terminé second de la Fastnet Race 1969. Ses actuels propriétaires anglais, les frères Paddy et Keith Broughton, après avoir participé à la Rolex Sydney-Hobart Race 2022, ont traversé le Pacifique, le canal de Panama et les Caraïbes, puis l'Atlantique jusqu'au Royaume-Uni. Une odyssée de quatre mois qui devrait s’achever ce week-end. Certains bateaux quant à eux, sont achetés ou même construits spécialement pour participer à la course. Pour d’autres équipages, la Rolex Fastnet Race est un rituel incontournable, un peu comme Noël ou les anniversaires. Mais peu d'entre approchent le record de la famille Goubau sur leur First 47.7 Moana, l'actuel champion d'Europe IRC. Après une première participation en 1997 sur leur précédent Moana, un Dufour 9000, le sympathique équipage belge a pris le départ de toutes les Rolex Fastnet Race depuis 2001, terminant toutes les courses à l'exception de la dernière et montant sur le podium de leur classe en 2011 et 2013. L'équipage cumule plus de 100 Rolex Fastnet Races à son actif. Sous la direction de ses propriétaires François Goubau et Michele Gelhausen, Moana est une affaire de famille. Mathieu, le fils du barreur, a participé à sa première course en 1997, à l'âge de 16 ans, et ses frères et sœurs Laurent et Alexis le rejoignent régulièrement à bord.
Le Carkeek 45 Ino Noir du Commodore du RORC James Neville a été construit spécialement pour participer à la Rolex Fastnet Race de cette année © Georgie Altham |
Au moins une fois dans sa vie…
Pour beaucoup d'autres, en revanche cette Rolex Fastnet Race sera une première. Parmi eux, l'Américain Paul Kanve et son Hinckley Sou'wester 51 Momentum, qui a en revanche déjà participé à plusieurs courses entre Newport et les Bermudes par exemple. Mais même pour un Américain, la Fastnet est une course mythique que l’on doit avoir couru au moins une fois dans sa vie. De même pour Alastair Bisson, qui n’aura pas loin pour rentrer une fois la ligne d’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin franchie, puisque le port d’attache de son Sun Fast 3600 Killing Time est Guernesey. Pour lui la Fastnet a cela de spécial que son « histoire suscite autant de respect chez les marins que chez les terriens. Tout le monde sait que la concurrence est énorme, donc faire un bon résultat apporte une grande reconnaissance de la part de ses pairs ». Quant à l'équipage Xp38 Mylla, basé à Santander, son propriétaire Javier Sanchez Lamelas explique que la Rolex Fastnet Race est "tout simplement l'une des courses les plus emblématiques de la planète, si ce n'est la plus emblématique".
La famille Goubau et l'équipage de leur Beneteau First 47.7 Moana ont accumulé plus de 100 Fastnets à eux tous... © Paul Wyeth/pwpictures.com
La 50e édition de la Rolex Fastnet Race partira de Cowes, sur l'île de Wight, le samedi 22 juillet à 14h00 heure française, direction le phare du Fastnet puis la Normandie où le premier Ultim devrait atteindre Cherbourg-en-Cotentin le dimanche 23 juillet au soir. Il sera suivi des Imoca puis des trimarans Ocean Fifty, tandis que la flotte IRC est attendue dans sa grande majorité entre le 26 et le 28 juillet dans le port le plus septentrional de la Manche.
Alastair Bisson, basé à Guernesey, est passé du dériveur à la course de voiliers il y a 20 ans et il participe à la RORC depuis 2022 à bord de son Sun Fast 3600. Ce sera la première participation de l'équipe à la Rolex Fastnet Race © Killing Time